Phonologie

topAlphabet

Le système d’écriture utilisé est l’alphabet latin *, sans le Q et le X.
L’alphabet comporte donc 24 lettres (seules les minuscules sont utilisées, y compris en début de phrase et devant des noms propres) : a, e, o, i, u, y, w, k, c, s, t, f, p, g, j, z, d, v, b, h, l, n, r, m

L’ordre des lettres est organisé en groupes :

  • 5 voyelles (a, e, o, i, u)
  • 2 semi-voyelles (y, w)
  • 17 consonnes classées en sourdes (k, c, s, t, f, p), voisées (g, j, z, d, v, b) et celles n’ayant pas d’équivalence sourde/voisée (h, l, n, r, m)

Dans chaque groupe, les consonnes sont classées par point d’articulation, des laryngales aux labiales en passant par les dorsales et les coronales. Les lettres ont à peu près toutes le son qu’elles ont dans l’API, à l’exception du y [j], c [ʃ] et j [ʒ].

Lettre API Prononciation Appellation
Voyelles
a /a ~ ɑ/ amour a
e /e ~ ɛ/ essai (entre é et è) e
o /o ~ ɔ/ odieux o
i /i ~ ɪ/ idée (toujours syllabique) i
u /u ~ ʊ/ ouvrir u
Semi-voyelles
y /j/ yéti (jamais syllabique comme un i) ya
w /w/ weekend (jamais comme un v) wa
Consonnes sourdes
k /k/ kiwi ka
c /ʃ ~ ʂ/ chose ca
s /s/ soleil (jamais comme un z) sa
t /t/ toujours ta
f /f ~ ɸ/ facile fa
p /p/ pouvoir pa
Consonnes voisées
g /g/ guerre (toujours dur, jamais comme un j) go
j /ʒ ~ ʐ/ jour jo
z /z/ zèbre zo
d /d/ deux do
v /v ~ ʋ/ vouloir vo
b /b/ bien bo
Consonnes sans allophone
h /x ~ h/ jota espagnole (Khalid, Bach) ha
l /l/ lumière la
n /n/ nouveau na
r /ɾ ~ r/ r battu ou roulé ro
m /m/ mère mo

* Le mundeze possède aussi son propre système d’écriture, l’alfare. C’est une proposition de lettraire dont le but est de rendre l’écriture bien plus cohérente et intuitive.

topDigrammes

Strictement parlant, on peut considérer qu’il y a 4 digrammes :

  • tc, pour noter le phonème [t͡ʃ], comme dans le mot caoutchouc. Exemple : tcokolate (chocolat)
  • ts, pour noter le phonème [t͡s], comme dans le mot tsunami. Exemple : tsi (savoir, connaitre)
  • dj, pour noter le phonème [d͡ʒ], comme dans le mot adjectif. Exemple : rodja (rouge)
  • dz, pour noter le phonème [d͡z], comme dans le mot pizza. Exemple : zidzi (scier)

topNom des lettres

En mundeze, le nom des lettres est évidemment différent de celui en français. Par exemple, le W ne se prononce pas « double-vé », mais « wa ». Voici comment se nomment toutes les lettres :

a, e, o, i, u
ya, wa
ka, ca, sa, ta, fa, pa
go, jo, zo, do, vo, bo
ha, la, na, ro, mo

Certaines se prononcent avec un A, d’autres avec un O. Cette différenciation permet de distinguer les lettres lorsqu’on les épelle. Cela permet d’éviter qu’un T ne soit confondu avec un D, ou qu’un N ne le soit avec un M (ce qui nous oblige souvent à préciser « T comme Tango » ou « N comme Novembre »)

topDiacritiques

Les seules diacritiques utilisées en mundeze sont :

  • l’accent aigu, qui indique l’accent tonique dans les verbes conjugués au jussif

Exemple

peli = parler
pelí = parle

  • et le háček (caron), qui se place sur la voyelle de la syllabe dont le flux est ingressif (inspiré). Il n’est donc utilisé que pour retranscrire des onomatopées dans les récits, bandes dessinées…

Exemples

hǎǎ = effet de surprise
pwě = un bisou
= signe d’agacement
ǐho = cri de l’âne
hǒ fff = ronflement de quelqu’un qui dort

topPrononciation

En mundeze, toutes les lettres se prononcent et s’écrivent comme elles se prononcent (une lettre = un son, un son = une lettre). Ainsi, impossible de faire des fautes d’orthographe. Le son d’une lettre n’est jamais modifié par les lettres voisines, hormis dans quelques cas pour faciliter la prononciation :

  • Si le N précède un K, un G, un M ou un autre N, il peut être prononcé /ŋ/ (prononciation vélarisée, comme dans « camping ») ou /n/, qu’il soit ou non entre deux racines d’une composition lexicale.
  • Si une consonne voisée précède une consonne sourde, la première peut être assourdie. Si une consonne sourde précède une consonne voisée, la première peut être voisée.
  • On peut prononcer un –O– (écrit) ou un /ə/ (un schwa, jamais écrit) svarabhaktique dans le cas où l’on on n’est pas capable de prononcer une suite de consonnes (comme en français dans « ours-e brun »), notamment à cause d’une composition lexicale, mais l’accent tonique ne peut jamais tomber dessus. Exemples: demokrate (democratie), sub/ə/bode (sous-sol)
  • Si on n’est pas capable de prononcer le W, on peut le prononcer comme un U.
  • Si le C, le S, le J ou le Z sont précédés d’un T ou d’un D, la prononciation doit être affriquée.

Explication : un son affriqué est composé d’une consonne occlusive (comme le T ou le D) et d’une consonne fricative (comme le S ou le J) produites au même point d’articulation. Par exemple, dans le mot « Tchéquie », le trigramme TCH se prononce en une fois, alors que dans « cette chose » le T se prononce distinctement du CH (la langue se colle bien aux dents pour prononcer le T, avant de reculer pour prononcer le CH). « Jackie Chan » devrait donc être phonétiquement retranscrit « djaki tcan ».

topIntonation

Dans un mot à plusieurs syllabes, l’accent tonique tombe toujours sur la syllabe qui précède la terminaison grammaticale (les syllabes créées par la prononciation d’une voyelle épenthétique ne comptent pas), sauf pour les verbes conjugués au jussif (et pour lesquels l’accent tonique est marqué par un accent aigu sur la terminaison du verbe). L’accent tonique tombe donc généralement sur la dernière syllabe du radical.

Exemples (la syllabe accentuée est celle qui est en gras/soulignée)

  • atci (éternuer) = atc- + -i ➜ la terminaison grammaticale est -i, donc l’intonation tombe sur la syllabe d’avant.
  • neyos (jamais) = le radical est neyos- ➜ il n’y a pas de terminaison grammaticale, donc l’intonation tombe sur la dernière syllabe du radical.
  • biunti (vingt) = le radical est biunti- ➜ il n’y a pas de terminaison grammaticale, donc l’intonation tombe sur la dernière syllabe du radical.
  • biuntia (vingtième) = biunti- + -a ➜ la terminaison grammaticale est -a, donc l’intonation tombe sur la syllabe d’avant.
  • guli (boire) = gul- + -i ➜ la terminaison grammaticale est -i, donc l’intonation tombe sur la syllabe d’avant.
  • gu (bois) ➜ le verbe est conjugué au jussif, donc l’intonation tombe sur la dernière syllabe, celle de la terminaison.
  • gulia (bu) = gul- + -i + -a ➜ la terminaison grammaticale est -a, donc l’intonation tombe sur la syllabe d’avant.
  • malo (elle) = le radical est malo- ➜ il n’y a pas de terminaison grammaticale, donc l’intonation tombe sur la dernière syllabe du radical.
  • maloa (son, sa, ses, à elle) = malo- + -a ➜ la terminaison grammaticale est -a, donc l’intonation tombe sur la syllabe d’avant (sur la dernière syllabe du radical).

topPhonotaxe

Une syllabe est composée de : (attaque)-noyau-(coda).

La structure d’une syllabe en mundeze est (C)(C)(S)V(S/C).

topAttaque

Une syllabe peut avoir une attaque ou non. En mundeze, l’attaque peut être constituée d’une consonne seule, ou de l’un des groupes de consonnes suivants :

​ky-, cy-, sy-, ty-, tcy-, tsy-, fy-, py-, gy-, jy-, zy-, dy-, djy-, dzy-, vy-, by-, ly-, ny-, ry- , my-
kw-, cw-, sw-, tw-, tcw-, tsw-, fw-, pw-, gw-, jw-, zw-, dw-, djw-, dzw-, vw-, bw-, hw-, lw-, nw-, rw-, mw-
kl-, fl-, pl-, gl-, vl-, bl-
kr-, tr-, fr-, pr-, gr-, dr-, vr-, br-
tc-, ts-, dj-, dz-
sk-, sky-, skw-, st-, sp-, sl-, sn-, sm-

topNoyau

Toutes les syllabes ont un noyau. En mundeze, le noyau ne peut être composé que d’une seule voyelle (a, e, o, i, u) ou de l’une des 3 combinaisons suivantes : -ay-, -ey- et -oy-.
Les combinaisons -aw-, -ew-, -iy-, -iw-, -ow-, -uw- et -uy- ne sont pas permises.

topCoda

Une syllabe peut avoir ou non une coda. En mundeze, la coda en fin de mot peut s’agir de l’une des lettres suivantes : -y, -w, -c, -s, -f, -l, -n, -r, -m
Au sein d’un mot, la coda peut s’agir de n’importe quelle consonne.
Dans la pratique, on évite les suites de consonnes composées de deux occlusives (-kt-, -pt-, etc.) ou de deux fricatives (-sf-, -cv-, etc.) entre l’attaque et la coda. Toutefois, les noms propres et les mots spécifiques à une culture peuvent contenir de telles suites de consonnes inhabituelles (vodka, etc.), à condition qu’il n’y ait qu’une seule consonne dans la coda et que l’attaque soit limitée aux possibilités énumérées ci-dessus.

7 commentaires

  • Pas mal.

    Pourquoi ne pas essayer cette ordre :

    a e o
    i oyo
    u awa

    ko to po | fo so co
    ga da ba | va za ja

    ma na ho
    ra la xo

    Pour moi, c’est plus facile à retenir. Pas seulement à cause du mot kotopo en espéranto, de la séparation en groupe de trois, et de la distinction entre occlusives et fricatives, mais aussi du fait du nouveau rythme donné par cette succession de sonorité.

    Même si on perd ta trouvaille de départ : partir du point d’appuie de la langue le plus en arrière de la bouche, pour arriver progressivement au point d’appui le plus en avant.

  • C’est pas faux.
    D’où l’intérêt, peut-être, ou pas, de les rapprocher, pour bien s’entraîner à faire la différence.

    C’est sympa ce petit forum de blog.

    Je vais tester aussi reddit.com
    Je crois que je commence à comprendre comment ça marche. Le côté classement et arborescence des discussions doit en théorie permettre de gagner en clarté.

    Pour l’instant, je ne peux pas créer de communauté subreddit parce que je n’ai pas assez de points de karma.
    Mais je peux soumettre des liens et textes dans le subreddit auxlang.
    https://www.reddit.com/r/auxlangs/comments/6zn9n9/comparing_mondlango_fasile21_and_arwelo/

  • Je ne sais pas ce que tu entends par « les rapprocher », mais moi je pensais juste à utiliser une voyelle différente au sein de chaque paire.
    Si, pour épeler MRH, je dis mara, il y a de fortes chances que tu te trompes sur au moins une des lettres, surtout au téléphone, d’où l’idée de faire na/mo et la/ro

  • « Le système, tel qu’il est, est déjà génial de ce côté. D’autres idéolangues avaient eu cette idée, je ne me rappelle plus lesquelles. »

    Je ne connais qu’une seule idéolangue pour laquelle il existe un tel système, et je l’ai découvert tout récemment, comme je l’ai écrit ici : http://aphil.1fr1.net/t2025p25-noms-des-lettres-de-l-alphabet#124622

    Il s’agit d’un système alternatif pour l’Esperanto, presque identique à celui que j’ai créé pour le mundeze (celui que Gaston Waringhien a proposé en 1951 dans la revue Esperanto) : https://eo.wikipedia.org/wiki/Esperanta_alfabeto#Alternativaj_nomsistemoj

    a, ba, co, ĉo, da, e, fo, ga, ĝa, ha, ĥo, i, jo, ĵa, ko, lo, mo, na, o, po, ra, so, ŝo, to, u, ŭo, va, za

    Ce qui serait possible aussi, c’est d’utiliser les 5 voyelles toujours dans le même ordre :

    a, e, o, i, u ; ya, we ; ko, ci, su, ta, fe, po ; gi, ju, za, de, vo, bi ; hu, la, ne, xo, ri, mu

    …mais je préfère le système actuel.

  • « tc, pour noter le phonème [t͡ʃ], comme dans le mot caoutchouc. Exemple : tce (humain) »

    Non 🙂
    Ça ne fonctionne plus, depuis que l’on dit « te » à la place de « tce » pour humain.

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